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Nouveau souffle mexicain

03/02/2018

¡ Holà Mexico ! A l'écoute de son nom, nous sommes transportés dans un pays de couleurs, fête et tradition. L'exposition Los Modernos au musée des Beaux-Arts de Lyon touche à sa fin mais plongeons nous une dernière fois dans la chaleur mexicaine avant de dire au revoir à ce beau pays qui a investi la ville durant ces froids mois d'hiver.

 

Le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs de Lyon cache de beaux trésors mexicains. Notre enquête commence par des tissus traditionnels aux motifs graphiques saturés, qui font échos à des motifs plus historiques et culturels comme des crânes et des fleurs évoquant la célèbre fête des morts.

 

Aujourd'hui, la mode mexicaine explose et nous révèle de talentueux créateurs, attachés à leurs origines et au savoir-faire local.

A travers les sneakers perlées de Ricardo Seco, les ponchos en tissus traditionnels de Carla Fernandez ou les accessoires brodés de Dalia Pascal, le monde créatif mexicain se fraye une place sur la scène internationale, encouragé par des fondations comme ProMexico, qui promeut le savoir-faire du pays à travers le monde.

 

Les créatrices mexicaines prennent la parole.

La designer Marika Vera et l'artiste Maria Conejo ont collaboré autour d'une série très limitée de tee-shirts féministes.

La créatrice Vanessa Gukel, française installée depuis 10 ans au Mexique, prône la culture et l'artisanat indigènes à travers sa marque Cihuah (qui signifie « femme » en Nahuatl, langue aztèque).

Lors de sa collection de fin d'études, la jeune Barbara Sanchez-Kane a réinventé le folklore national, notamment en réinterprétant les costumes des « luchadores », catcheurs masqués, symboles de la culture populaire mexicaine.

Elle a été rapidement conviée à la Fashion Week de New-York, aux côtés de son compatriote Roberto Sanchez, qui puise son inspiration dans les looks de ses proches et présente ainsi une mode avant-gardiste ultra-personnelle.

Aussi inspirés par une mode personnelle et identitaire, les créateurs de Ready-to-die (Samuel Violante et Esteban Tamayo) retranscrivent dans leurs collections le paysage urbain mexicain, entre sous-cultures et vêtements asexués. Dans une volonté de trancher avec l'artisanat ancestral, ils utilisent des matériaux à connotation industrielle, allant du paracorde au plastique.

En s'associant à la jeune entrepreneuse Maria Osado, ils luttent ainsi contre le « malinchismo » (qui désigne le penchant des mexicains à dénigrer leur pays au profit de cultures étrangères) et questionnent le contexte rigide résidant au Mexique, en assumant leur héritage culturel et en le revendiquant à l'international.

 

Certains créateurs revendiquent leurs origines à travers leur mode de production, comme la marque minimaliste Ocelote, « proudly made in Mexico ».

A travers son projet Phigmento, Daniel Villela a entrepris de valoriser les artisans et designers mexicains en utilisant des fibres textiles et des pigments naturels.

Il a récemment collaboré avec le créateur italo-mexicain Gianfranco Reni. Ce dernier rapproche la mode et l'art en ce qu'ils sont connectés et se répondent en permanence. En effet, ses créations théâtrales relèvent de l'œuvre d'art, dans une esthétique proche d'Alexander McQueen.

 

L'effervescence créative du Mexique résonne aujourd'hui à l'international. L'ère post-internet a permis l'ouverture des frontières numériques et a laissé la parole aux créateurs et artistes autrefois inentendus. Ces derniers portent haut les valeurs et l'artisanat de leur pays et se frayent une place sur la scène internationale tout en restant fidèles à leur culture originelle.

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