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Motifs orientaux

25/01/2018

Tels les Contes des Mille et Une Nuits l’histoire des motifs orientaux regorgent de fils d’or, d’arabesques sophistiquées, riches en symboles et en mystères, souvent brodés sur des tissus très luxueux. Mais le textile oriental c’est avant tout un savoir-faire artisanal et des costumes historiques somptueux qui font partie intégrante du patrimoine du monde oriental.

Ce mois-ci, on se plonge dans la collection de tissus orientaux du MTMAD de Lyon qui nous rappellent d’emblée d’illustres personnages comme l’empereur moghole Babur en Inde (XVIe siècle) ou encore Soliman le Magnifique dans l’Empire Ottoman (XVIe siècle) qui portèrent les ancêtres de ce qui deviendra le caftan. Une pièce sophistiquée et réputée pour son élégance à travers le monde entier : la qualité des tissus déjà bien luxueux (soie, velours, taffetas, cachemire le tout pouvant être brodé au fil d’or et d’argent), des fils utilisés, la longueur des tissus, leur teinture et leur poids étaient strictement vérifiés par des artisans dont le métier était de contrôler le prestige de chaque tissu avant de les proposer au sultan. Le palais impérial ottoman possède alors son propre atelier, le nakkashane consacré aux arts (calligraphie, peinture, textile…) où travaillent les artistes les plus prestigieux.

Parmi les ornements qui parsèment ces étoffes on y trouve le Chintamani, un motif turc d’origine bouddhiste composé de trois boules et une forme de vague qu’on trouve souvent sur les éléments de soieries, de tapisseries et plus rarement sur les carreaux de céramique. Ce motif dont le nom pourrait être traduit comme « joyau de bonne augure » pourrait renvoyer à des perles et des flammes stylisées. La croyance voulait que le chintamani protège celui qui le porte tout en l’empreignant d’une force physique et spirituelle. Sous Soliman Le Magnifique, différentes sortes de motifs auront été popularisés dont les motifs floraux parfois inspirés de motifs chinois comme la fleur Hayati ou encore le lotus. Le courant artistique ottoman le plus connu était le « saz » qui renvoie à la « forêt enchantée », qui donna lieu progressivement à un motif de feuilles longilignes aux extrémités pointues qui a été appliqué aux textiles. 

MT 1628

MT 1628

Palempore, Créat. Vers 1725, Inde, ©Lyon,MTMAD-D.R.- Sylvain Pretto

MT 29111

MT 29111

Fragment, Créat. 16e-17e siècles, Turquie, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MAD 2957 FACE 1

MAD 2957 FACE 1

©Lyon,MTMAD-D.R.-PIERRE VERRIER

MT 25511

MT 25511

Tenture, Sapojnikoff Maison,Créat. 1878   Moscou, ©Lyon,MTMAD-D.R. -SYLVAIN PRETTO

MT 39233.19.22537

MT 39233.19.22537

Echantillon de tissu pour habillement, Coudurier Fructus Descher, Créat. 1925, Lyon, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MT 23732.2

MT 23732.2

Laize, Sapojnikoff Maison,  Créat. 19e siècle, Moscou, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MT 39234.17.22387

MT 39234.17.22387

Echantillon de tissu pour habillement, Coudurier Fructus Descher, Créat. 1925, Lyon, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MT 39224.20.22071

MT 39224.20.22071

Echantillon de tissu pour habillement, Coudurier Fructus Descher, Créat. 1923, Lyon, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MT 39027.49.2

MT 39027.49.2

Ruban, Coudurier Fructus Descher, Créat. 2e moitié du 19e siècle, Lyon, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MAD 1945

MAD 1945

Plat d'apparat Maître du pavement de San Francesco, Créat. Vers 1524, Deruta, ©Lyon,MTMAD-D.R. - Pierre Verrier

MT 29782

MT 29782

Fragment de dalmatique, Créat. Milieu 13e siècle,  Almeria ?, ©Lyon,MTMAD-D.R .-PIERRE VERRIER

MT 23415.72

MT 23415.72

Fragment, Japon, ©Lyon,MTMAD-D.R.

MT 51061

MT 51061

Napperon, Créat. 20e siècle, Turquie, ©Lyon,MTMAD-D.R.

Cette année, l'Oriental Fashion show, a mis à l’honneur des créatrices orientales comme Hadia Benjelloun connue pour ses caftans marocains modernes, colorés et nobles mais qui témoignent d’un savoir-faire traditionnel remarquable. Osant perles, cristaux, impressions et broderies diverses Albert Oiknine a proposé des modèles audacieux mais très en vogue auprès de l’élite marocaine. Plus traditionnelle et pointue, Bouchra Filali quant à elle, a fait défiler ses caftans marocains raffinés et empreints d’authenticité. D’autres créateurs venus de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan ou encore du Koweït pour se faire un nom échelle internationale, ont présenté leur propre interprétation du caftan.

Nous ne pourrons pas conclure cette enquête sur le monde oriental sans citer Paul Poiret, dont la marque éponyme va s’accorder, cette fashion week Automne-Hiver 2018/2018, une nouvelle jeunesse. Turbans, tuniques et robes-chemises amples, kimonos, pantalons ou jupes inspirés du sarouel… Paul Poiret était inspiré par la mode orientale, par la richesse de ses formes et motifs.

Nous avons aussi été séduits et inspirés par la présentation d’une prochaine exposition sur l’histoire artistique du peuple persan du XIXème siècle, nommé L’empire des Roses, qui se tiendra au musée du Louvre-Lens du à partir du 28 mars 2018. L’exposition, dont le résumé et une sélection d’œuvres sont dors-et-déjà disponibles sur le site du musée, se porte sur l’art de la dynastie qajare, une période artistiquement très riche mais peu étudiée des historiens. La scénographie, imaginée par Christian Lacroix, passionné d’histoire de l’art, se présentera comme une déambulation dans un palais qajar où l’on reconnaîtra le bleu, le rouge, le vert et le jaune typique de caractéristiques à la fois de l’art qajar et du travail de Lacroix. L’exposition rassemblera peintures, bijoux, tapis, costumes en immersion totale dans la Perse du XIXème. L’art qajar demeure une source d’inspiration actuelle et même une référence majeure tant pour le couturier que pour bons nombres d’artistes iraniens contemporains.

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